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Voici un article qui est paru dans le Recto Verseau Hors Série de Janvier 2018

La Paix, ce don inné

« OM SHANTI OM »
Mantra Hindou

Quand je pense au mot
paix
j’ai envie de l’écrire avec un P majuscule :
Paix
Ou plutôt avec chacune de ses lettres en grand :
P A I X
Car quand je me mets en résonance au-delà de ces quatre lettres,
P A I X
   A 
      ​ I​ 
           X

se précise en moi un ressenti bien plus vaste que les confins de mon être, corps et âme,

quelque chose
​de si profond
​de si bouleversant
​de si rassurant
​de si exaltant
​de si puissant

à l’infini….

qu’il ne tient ni dans ces quelques lignes, ni dans cette revue que vous tenez entre les mains, ni même dans le monde tel que nous le concevons !

Un état qui nous connecte totalement à notre universalité comme nous le suggère la traduction du mantra ci-dessus qui s’étend à tout, qui embrasse tout :

Paix à l’humanité entière
Paix à tout ce qui est vivant et ce qui ne l’est pas
Paix à l’Univers entier
Paix à chaque chose dans l’entier de cette manifestation cosmique

La Paix est une vibration qui nous enveloppe et nous infuse depuis l’Eternel, depuis le centre de la Terre, partout dans la Nature, une énergie omniprésente, qui nous dépasse tellement et pourtant qui est issue du plus profond de notre Être. Car la Paix – ou la Quiétude – est notre nature essentielle, comme nous le rappelle Eckhart Tolle dans son livre du même nom qui nous invite à cette tranquillité profonde de l’âme, de l’esprit, du cœur…

Alors pourquoi donc aurions nous besoin de “faire la Paix en nous“ , si elle sous-tend déjà pleinement notre existence ?

Serait-ce que notre âme, étincelle de Lumière, fractale jaillie du Tout Immuable, est venue dans la dimension de la matière pour oublier tout ça et jouer le jeu de l’individuation et de la séparation ?

Et voilà bien là tout le problème de l’homme moderne, d’être déconnecté de soi, perdu dans le monde, s’exposant sans cesse à des stimulis infinis, s’égarant toujours plus loin dans les reflets illusoires de son existence vue du côté profane !

Comme nous l’explique « Un cours en miracles », à partir du moment où l’homme croit en la séparation en oubliant d’où il vient – de la Source infinie de toute Vie, tout Amour, toute Lumière – s’installe la dualité, le manque, la souffrance et par conséquent aussi la résistance à tout cela puisque enfoui en nous subsiste le souvenir diffus de cette Unité perdue…

Or ce n’est pas la réalité qui nous fait souffrir mais nos pensées sur la réalité.

En s’inspirant de cette constatation de Byron Katie dans « Aimer ce qui est », il est même permis d’aller jusqu’à remettre en question le besoin de soigner nos blessures profondes… car le fait de vouloir y remédier pourrait signifier que nous les refusons ! Alors que la seule chose dont nous ayons besoin pour nous apaiser, pour aller mieux – à l’intérieur du moins – c’est d’accepter sans condition tout ce qui est, de nous rendre compte que tout est parfait et que dans cette conscience de la perfection quelles que soient les circonstances extérieures, autre chose peut s’installer qui va aussi mener à l’illumination de nos blessures profondes. Apporter de la Lumière sur ces blessures profondes, enlever l’étiquette négative qu’on leur colle, et surtout abandonner notre identification à ces stigmates que la victime que nous aimons être exhibe sans cesse, équivaut à les reconnaître comme des joyaux qui nous révèlent à notre vraie nature qui n’est pas ce petit moi qui souffre mais un vaste chant de Joie et d’Amour infinis. (Nassim Haramein)

Prendre toujours la responsabilité de ce qui nous arrive nous permet de ne pas nous égarer à tout instant, de ne pas nous placer à la périphérie de nous-mêmes et ainsi dépendre des autres ou des circonstances extérieures.

En plus, qui dit séparation de l’Eternel dit invention du temps. Et l’être humain a le chic pour s’embarquer avec son mental sur la barque de l’ego et naviguer dans les eaux mouvantes de la rivière du temps passant sans cesse du passé terrible ou embelli au futur angoissant ou prometteur sans longtemps s’attarder sur les rives pourtant salutaires du Présent qui souvent nous paraît imparfait voire insupportable. Pourtant le Présent est le seul Temps possible pour re-contacter la Paix…

C’est ce que nous confirme Tolle :
Dès que vous acceptez profondément le moment présent tel qu’il est – quelle que soit la forme qu’il adopte – vous êtes tranquille, vous êtes en Paix.

Tout le « jeu du je » consistera à se souvenir en conscience de « qui nous sommes » quelles que soient les circonstances apparentes de la vie que vit notre dimension humaine ! Cf Sylvain Du Boulay

L’humain est-il donc si compliqué ? Nous ne pouvons que l’admettre…
Mais cette complexité fait toute la singularité, la beauté, la richesse de ce voyage voulu par la Source !

Car c’est grâce à la séparation d’elle-même que la Source part à la reconquête consciente de son Unité, et elle le fait à travers nous, multiplies facettes d’Elle.
Sous le voile de l’illusion, le mental et l’ego nous aident à vivre parfaitement toutes les nuances de ces expériences terrestres en nous identifiant pleinement à la palette des agitations émotionnelles correspondantes jusqu’à ce que nous ayons assez joué. Alors, nous pouvons nous réveiller de ce rêve et poser un autre regard sur ce qui nous arrive, entraîner notre mental à changer sa perception des événements extérieurs pour rejoindre au plus profond de nous cette dimension de Paix omniprésente et inaltérable quelles que soient les circonstances, Unité immuable avec Tout Ce Qui Est.
Pour nous élever au-dessus du voile de l’illusion, il nous est demandé de quitter la surface agitée de l’océan pour gagner ses profondeurs toujours paisibles.
Combien de sages présents ou passés, d’ici ou d’ailleurs, utilisent cette métaphore pour nous enseigner la Paix indissociable de la conscience d’Unité !
Comme Léonard Laskow qui dans son dernier livre « Par Don d’Amour » cite Tich Nhat Hahn : Nous sommes tous des vagues sur l’océan de la Conscience, séparées qu’en apparence…

Je laisse le mot de la fin à la magistrale Nassrine Reza et vous dis à plus vaste…

Vous ne pourrez jamais atteindre la Paix, parce qu’elle ne vous a jamais quittés (…) C’est parce que vous êtes déjà habités par une Paix profonde et inaltérable qu’il vous est possible d’observer toute forme d’agitation.