Depuis un certain temps, je me pose beaucoup de questions sur la nature de mon activité en tant que thérapeute.
Après de nombreuses années de travail sur moi-même avec différentes méthodes, j’ai éprouvé le besoin de franchir le pas, et choisi d’aborder le monde des soins en devenant kinésiologue, pour faire découvrir le Brain Reinstatement, etc… au plus grand nombre et soigner par ce biais.
Cet apprentissage a été une prise de conscience et une perte d’illusions par rapport à nombre de croyances que j’avais au sujet des connaissances que j’étais en train d’acquérir.
Outre l’expérience et les techniques que j’ai acquises, je me suis rendu compte que, par ce cursus, j’ai acheté ma confiance en moi pour travailler dans ce domaine. Confiance dont j’ai en outre besoin pour me reconnaître moi-même en tant que thérapeute, puisque ce que j’ai appris jusqu’à maintenant n’est pas vraiment reconnu officiellement partout…
Depuis que je reçois des gens pour les traiter, que j’ai endossé le rôle de « celle qui applique la méthode apprise », j’ai découvert un aspect bien plus profond que des techniques et des blocs. J’ai vu avec d’autres yeux la confiance que la personne a en le thérapeute qu’elle a choisi pour la soulager de ses souffrances en tous genres, pour l’accompagner dans son processus de lâcher prise par rapport aux blocages qui l’empêchent d’être entièrement elle-même, pleinement actrice de sa vie. Chaque jour, je suis touchée par le don total d’elle-même que la personne fait, quand elle me confie sa douleur. J’ai pris conscience de la grande responsabilité que l’on a en tant que thérapeute, car plus la personne va mal, plus elle se dépare de son pouvoir sur elle-même pour nous l’attribuer.
Ici vient se poser la question de l’intégrité du thérapeute et du travail qu’il a effectué sur lui-même par rapport à son orgueil. Est-il du côté de l’égo – de l’amour de son pouvoir sur ceux qui cherchent de l’aide auprès de lui ? Ou du côté de l’humilité – de la conscience du pouvoir d’amour dont il n’est qu’un catalyseur au travers duquel la personne se reconnecte à sa propre source ?
La seule réponse possible à cette foi en son thérapeute que manifeste le client, c’est de lui rendre son pouvoir de guérison. C’est de lui faire prendre conscience de sa propre valeur et de la réalité de son pouvoir d’action sur sa propre vie. C’est enfin lui tendre le miroir de l’acceptation sans condition de qui il est quand, par la puissance du verbe, il se révèle au thérapeute autant qu’à lui-même.
Dans ce cheminement, j’ai compris que bien plus qu’une méthode ou une autre, c’est aimer qu’on prenne soin de moi, qui m’a permis d’avancer, car j’avais appris à ne pas m’aimer et ne savais pas comment m’occuper de moi. C’est apprendre à écouter et respecter toutes les petites parties dissociées de mon être auquel je m’identifiais séparément, qui m’a permis de me réunifier et de me sentir unie à un Tout qui a un sens pour moi. C’est ma loyauté envers le rendez-vous pris, ma foi dans le fait que si j’allais en séance et ça ne pourrait aller que mieux après, qui m’a guérie. Le fait que mon thérapeute me donne l’impression de croire en moi quand je n’y croyais plus, m’a permis de retrouver qui je suis et à quoi je sers.
Pour moi, c’est aussi la nature de la relation entre mon thérapeute et moi – avec toutes les projections idéalisées que j’ai focalisées sur lui – qui m’a aidée à grandir.
Au bout de cette deuxième naissance, telle une enfant soutenue par un parent attentif, j’ai lâché ce cordon d’illusions qui me reliait à lui et qui me nourrissait, pour m’élancer dans le monde, libre d’être qui je suis, à la lumière éclatante de mon être profond réintégré dans sa totalité par la clé de l’amour retrouvé. Mon thérapeute a été là au bon moment, et j’ai mis le temps dont j’avais besoin pour me réparer avec les outils dont il dispose et qu’il a mis à ma disposition. Quelqu’un d’autre trouvera ici ou ailleurs un thérapeute avec cette méthode ou une autre et si c’est le bon moment, le miracle se fera pareil, en quelques jours ou en plusieurs années !…
Plus que praticienne en kinésiologie appartenant à une association quelle qu’elle soit, je me considère aujourd’hui comme un outil servant à redonner l’amour d’eux-mêmes et d’autrui aux gens. Je le fais avec les méthodes que j’ai apprises et que je me réapproprie enrichies par qui je suis – tout ce que j’ai appris avant et ce que j’apprendrai encore.
L’Amour est la clé !
L’Amour de soi et des autres sans condition ni attente, celui qui coule à travers nous et au-delà de nous.
Celui qui, par sa douce chaleur, fait fondre tous les liens inutiles dans lesquels nous sommes empêtrés, et nous rend entièrement à nous-mêmes.
Nadia Leu